Vous avez sans doute déjà remarqué ces toitures ou ces terrasses végétalisées présents sur certaines habitations des grandes zones urbaines. Pourtant, que savez-vous réellement à leur sujet ? Il faut dire que ces installations font l'objet d'idées reçues qui nuisent à leur développement. Vous retrouverez dans le texte ci-dessous les plus emblématiques d'entre elles.

1. Les toits verts sont une idée récente

Comme bon nombre de personnes, vous pensez sans doute que la toiture végétalisée est née au cours de ce siècle. C'est une erreur puisque ce concept a été inventé par les architectes de l’avant-garde au tout début du XXe siècle. Il ne s'agissait alors que d'une théorie s'inspirant fortement des jardins arborés. Certains affirment même que cette idée est encore plus ancienne. Des historiens ont en effet récemment découvert des habitations néolithiques disposant d'un toit en chaume sur lequel sont plantés des iris.

2. Les toitures végétales n'ont qu'un but esthétique

Il n'est pas rare d'entendre que la toiture végétale n'a qu'un but esthétique. Pourtant, ce type d'installation joue également le rôle d'un redoutable isolant thermique. Il ne faudrait pas sous-estimer non plus l'importance du toit vert dans l'écoulement et la rétention des eaux, dans la limitation de la réverbération sonore ou dans la recherche d’une meilleure oxygénation des grandes zones urbaines. Tout ceci participe à une qualité de l'air plus saine et à un retour de certaines espèces animales qui avaient fui voici quelques années.

3. Elles ne peuvent pas être installées partout

Non, le toit végétalisé n'est pas réservé aux seules régions disposant d'un climat suffisamment humide ! Il peut tout à fait être installé dans les zones méditerranéennes par exemple. Bien entendu, il vous faudra alors prévoir un système d'arrosage afin de réguler les apports. Vous pouvez ainsi faire poser une arrivée d’eau sur le toit, mais vous ne serez pas en droit de vous en servir en cas de limitation des arrosages durant les périodes de sécheresse. Le type de toit n'est pas non plus un facteur limitant. Il est en effet possible de végétaliser un toit plat ou pentu. Il faudra toutefois procéder à des études poussées afin de s'assurer que les matériaux ayant servi à la construction de la maison puissent bien supporter le poids du jardin. Dans le cas contraire, vous serez alors dans l'obligation de procéder à des opérations de renforcement.

4. Le choix de végétaux est limité

Il faut bien reconnaître qu'une telle affirmation était encore exacte voici quelques années. Cependant, les techniques de végétalisation de toiture ont su fortement et rapidement évoluer. Elles autorisent désormais l'intégration d'une plus grande variété de végétaux, notamment en introduisant une couche de substrat plus épaisse. Il devient alors imaginable de planter n'importe quelle plante et même des petits arbustes !

5. Elles causent des problèmes aux habitations

Certaines rumeurs affirment que ce type d'installation nuirait aux qualités naturelles des toitures en provoquant notamment des infiltrations d'eau. C'est même tout l'inverse puisqu'une étude récente a clairement démontré qu'un toit plat doté d'un jardin sera étanche deux fois plus longtemps qu'une toiture semblable mais nue. Pour parvenir à un tel résultat, il vous faudra simplement procéder à un entretien régulier et à des vérifications annuelles.

6. Leur durée de vie est limitée

Il serait plus judicieux de parler ici de la préservation des performances initiales du toit sur le plan esthétique et de ses propriétés isolantes plutôt que de durabilité. En effet, tant que le substrat contient des nutriments, les plants continueront à se développer. En revanche, maintenir un bon équilibre entre les différents végétaux nécessite une attention particulière et un entretien régulier. Vous devrez également veiller à l'absence de nuisibles sur vos plants. N'allez surtout pas croire qu'ils ne pourront pas venir jusqu'à vous. Ce n'est pas parce que votre jardin se trouve sur un toit qu'il sera nécessairement à l'abri des insectes ou des petits rongeurs !

7. Le cadre légal n'est pas incitatif

Le cadre légal et politique n'est certes pas encore aussi favorable que celui existant en Allemagne ou en Suisse. Il faut cependant reconnaître qu'il reste relativement incitatif. Certaines lois, à l'image par exemple de celle préservant la biodiversité des paysages, imposent par exemple la végétalisation des toits des centres commerces les plus vastes. Les collectivités locales ne sont pas en reste, même si la situation est loin d'être uniforme à l'échelle du territoire. Certaines ont ainsi modifié leur PLU (plan local d’urbanisme) en conséquence afin d'inciter les propriétaires à se convertir à la végétalisation des toitures.