Publié le : 18 mars 20218 mins de lecture

Un rapport de cette année révèle que 15 médecins ont observé des agressions sexuelles sur leur lieu de travail au cours des trois dernières années. 7 des médecins eux-mêmes ont été harcelés sexuellement par des collègues. Mais quelles sont les formes de harcèlement sexuel dans les hôpitaux ? Quelles sont les conséquences de ces agressions et comment peut-on les contrer ?

A. Formes de harcèlement sexuel dans les hôpitaux

Des lignes de drague provocantes à la saisie ou même au viol : il existe différentes manières de harceler sexuellement dans les hôpitaux. A 61%, les commentaires salaces et les regards sur l’apparence ou certaines parties du corps sont les plus fréquents. Ainsi, les variantes verbales et non verbales de l’inconduite prédominent. Avec une fréquence d’approche physique de 56 volts ou en dessous d’une distance de sécurité. Plus d’un médecin sur deux est également victime d’attouchements, d’embrassades ou d’autres contacts physiques non désirés. 32 des médecins interrogés sont confrontés à des suggestions sur l’activité sexuelle et 25% sont constamment interrogés sur les rencontres. Un médecin sur 14 s’est même vu offrir une promotion en échange de faveurs sexuelles. Tout autant de personnes ont été forcées à avoir des contacts sexuels. Cinq des médecins interrogés ont également fait état d’un exhibitionnisme, au cours duquel la personne s’était touchée de manière immorale.

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B. Qui est l’auteur et qui est la victime ?

Alors que près d’une femme médecin sur sept parmi les participants a été victime de harcèlement sexuel au moins une fois au cours des trois dernières années, seul un homme sur 25 a mentionné une telle agression. En conséquence, les femmes dans le secteur des soins de santé ont subi des agressions sexuelles trois fois plus souvent. Seul un des hommes interrogés a déclaré avoir été accusé de harcèlement sexuel, d’inconduite ou d’abus. Il est également surprenant qu’un médecin sur quatre ait été exposé à des agressions sexuelles par ses patients. Cela signifie que les agressions sexuelles commises depuis le lit de malade ou dans le cabinet de consultation sont trois fois plus fréquentes que celles commises par des collègues ou des employés. En outre, 38 % des infirmières sont de plus en plus touchées par le comportement sexuel des patients. Cela peut s’expliquer par le fait que les infirmières sont physiquement encore plus impliquées auprès des patients que les médecins. Enfin, la proximité physique est un facteur de risque pour le comportement sexuel.

C. Conséquences du harcèlement sexuel

Un rapport a constaté que près de la moitié des médecins victimes de harcèlement décrivent l’expérience comme blessante ou très blessante. Selon le rapport, 39% ont déclaré que l’expérience avait été préjudiciable à leur travail. Parmi les conséquences négatives les plus courantes, on trouve les troubles du sommeil : 21%, suivis de l’isolement social. Après tout, 67 des victimes n’ont signalé aucun des effets négatifs décrits dans l’enquête. Ces informations permettent de conclure que plus de la majorité des personnes concernées ne subissent aucun changement négatif dans leur vie privée. Le nombre de médecins concernés qui ne signalent pas l’agresseur après l’attaque est alarmant : 75 % d’entre eux gardent le silence sur cette expérience humiliante. Seuls 9 % en parlent avec un ou plusieurs collègues, 5 rat le rapport de gestion. Mais pourquoi les victimes de harcèlement sexuel ne le signalent-elles pas ? Les médecins interrogés craignent d’être accusés d’avoir réagi de manière excessive. 26% ont exprimé la crainte que personne ne fasse rien de toute façon. Le manque de soutien de l’employeur joue également un rôle important. La crainte que les données ne soient pas utilisées de manière confidentielle est également partagée par 21 des personnes concernées. En outre, le licenciement est très rare : seul un médecin sur quatre démissionne, tandis qu’un médecin sur trois parmi les participants essaie d’éviter l’agresseur après le crime. Il faut toutefois mentionner que seuls 3 médecins sur 10 souffrant d’agressions ne les sauvent pas ou presque jamais de sentiments négatifs.

D. Comment peut-on lutter contre le harcèlement sexuel dans les hôpitaux ?

Les raisons pour lesquelles les victimes ne dénoncent pas les agresseurs ou du moins le crime impliquent un plus grand besoin d’action de la part des employeurs. Il est donc important de communiquer ouvertement sur le sujet dans les cliniques. C’est une étape importante pour dissuader à l’avance les auteurs potentiels. Cela s’applique aussi bien aux employés qu’aux patients. Il est également important de trouver la bonne personne de contact. Néanmoins, les victimes d’agressions réagissent différemment.

1. Trouver une personne de contact

Les organes de plainte ou le commissaire aux femmes et à l’égalité des chances doivent être les premiers points de contact. Des personnes de confiance peuvent également être nommées, mais cela dépend de la taille de la clinique. Ici, les personnes doivent souligner qu’elles ont un devoir absolu de secret et de maintenir la confidentialité. En outre, la possibilité de signaler de manière anonyme est un avantage si les victimes n’oseraient pas le faire autrement pour les raisons mentionnées ci-dessus. Bien que l’anonymat rende une procédure formelle plus difficile, une enquête précise reste très pertinente et c’est le sentiment que les victimes devraient avoir. En particulier chez les patients, les médecins ou les infirmières confrontés à une agression sexuelle peuvent mettre l’accent sur leur rôle professionnel. Il s’agit notamment de faire comprendre aux patients qu’en tant que professionnel de la santé, vous ne faites que votre travail. Une autre option consiste à parler au chef de service. Cela pourrait faire prendre conscience au patient qu’un tel comportement n’est pas accepté. Les victimes peuvent également emmener un collègue avec elles pour traiter le patient intrusif. En outre, l’Association allemande des femmes médecins : DÄB propose une aide sous la forme d’un dépliant sur la manière de se défendre ou de se protéger contre les actes sexuels. Cet article contient de plus amples informations sur le harcèlement sexuel parmi les femmes médecins et sur la manière dont elles peuvent se défendre.

2. Conseils des parties intéressées

Mais quelle action les médecins ou les infirmières concernés conseillent-ils en pratique ? Les conseils donnés par les médecins sur les comportements sexuels ne pourraient pas être plus différents. Par exemple, s’ils vous conseillent de vous adresser directement à la police, d’autres vous invitent à faire preuve de sensibilité. Le harcèlement sexuel n’a pas toujours été considéré comme tel. En fait, il existe différents seuils à partir desquels le harcèlement sexuel commence. Toutefois, cela montre également que les gens ont des perceptions différentes et que les employeurs devraient les prendre au sérieux.

E. Un médecin préconise un plan gradué 

La première étape consiste à donner à l’agresseur un avis verbal et sans ambiguïté. Si nécessaire, il faut aussi se défendre physiquement. Si les mots ne fonctionnent pas, il faut faire appel à des témoins ou à des tiers pour aider. C’est essentiel, surtout si l’on veut qu’un rapport de police soit couronné de succès.