Souscrire un crédit immobilier implique presque toujours de prendre une assurance emprunteur. Pourtant, au moment de comparer les offres, beaucoup découvrent des écarts de prix importants entre les contrats, parfois de plusieurs milliers d’euros sur toute la durée du prêt. Pour s’y retrouver, un comparateur assurance emprunteur permet d’observer facilement ces différences. Ces variations s’expliquent par la façon dont les assureurs évaluent le risque associé à chaque profil. L’âge, la situation professionnelle, l’état de santé ou encore les caractéristiques du prêt influencent le coût de la couverture. Chaque dossier est étudié individuellement, ce qui explique pourquoi deux emprunteurs, pourtant financés pour un montant similaire, n’obtiendront pas la même prime.
Comment le profil de l’emprunteur influence le prix de l’assurance
Pour obtenir un prêt immobilier, les banques demandent presque toujours une assurance emprunteur. Son prix varie selon l’évaluation du risque de chaque profil. Les assureurs s’appuient sur des critères simples et bien encadrés : âge, état de santé, profession, habitudes de vie ou caractéristiques du crédit. Ces éléments permettent d’ajuster le niveau de garantie et donc la prime. Cette analyse individualisée explique pourquoi deux personnes empruntant le même montant ne paieront pas la même assurance. Elle sert aussi de base pour déterminer la capacité d’emprunt, puisque le coût de l’assurance entre dans le calcul du taux d’endettement.
La prise en compte de la situation financière réelle
Les assureurs se basent sur des éléments concrets fournis lors de la demande de crédit : stabilité professionnelle, revenus, historique bancaire et taux d’endettement.
Ces données permettent d’évaluer la solidité du dossier mais n’aboutissent pas à une notation standardisée. Elles influencent surtout l’accès à l’assurance — et parfois à certaines options garantissant le maintien du remboursement du crédit.
L’importance du questionnaire de santé (quand il est encore requis)
Depuis 2022, le questionnaire de santé est supprimé dans deux cas :
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si la part assurée du prêt ne dépasse pas 200 000 € par emprunteur,
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et si le crédit se termine avant les 60 ans de l’emprunteur.
Dans les autres situations, l’état de santé reste un élément central de la tarification. Certaines pathologies chroniques, des antécédents médicaux importants ou des traitements en cours peuvent entraîner une surprime ou des exclusions, selon la politique de l’assureur. Les coûts peuvent varier fortement d’un organisme à l’autre, ce qui explique l’intérêt de comparer plusieurs offres.
Le rôle des données démographiques et des tables de mortalité
Les assureurs s’appuient sur des données statistiques publiques, notamment les tables de mortalité de l’INSEE, pour établir leurs tarifs. Ces données permettent d’estimer le risque en lien avec l’âge et le sexe, deux critères qui influencent le coût de l’assurance.
Les tarifs peuvent évoluer au fil des années en fonction des mises à jour démographiques ou des changements réglementaires.
Quand la convention AERAS facilite l’accès à l’assurance
Pour les emprunteurs présentant un risque médical aggravé (pathologie lourde, antécédents de cancer, maladies chroniques sévères…), la convention AERAS donne un cadre destiné à faciliter l’accès à l’assurance.
Elle prévoit un réexamen du dossier à plusieurs niveaux, un plafonnement des surprimes dans certains cas, et un droit à l’oubli pour plusieurs types de cancers ou pathologies, passé un certain délai.
Selon la maladie et l’ancienneté des traitements, certains assureurs peuvent proposer des conditions plus adaptables, ce qui crée là encore des différences de prix entre les offres.
Les critères démographiques qui influencent le prix d’une assurance emprunteur
Le prix de l’assurance de prêt dépend en partie de caractéristiques personnelles qui permettent d’évaluer le niveau de risque de l’emprunteur. L’âge, la situation professionnelle, certains aspects de la santé et le type de prêt sont les éléments qui pèsent le plus dans la tarification. Les assureurs s’appuient sur leurs statistiques internes, leurs historiques de sinistres et les données démographiques publiques pour établir leurs grilles.
L’âge : le principal facteur de variation
L’âge reste, en France, le point le plus déterminant. Plus l’emprunteur avance en âge, plus le risque statistique de décès ou d’invalidité augmente, ce qui entraîne des primes plus élevées.
Les assureurs travaillent effectivement par tranches d’âge, souvent de cinq ans, mais les taux donnés (ex. 0,10 % ou 0,70 %) varient énormément selon les organismes, les garanties choisies et la durée du prêt. Ces chiffres ne peuvent pas être généralisés : ils changent d’un assureur à l’autre.
Cette logique explique pourquoi les emprunteurs jeunes bénéficient souvent d’un tarif plus avantageux, même à garanties identiques.
Pas de différenciation homme/femme : une règle stricte depuis 2012
La directive européenne « Gender Equal Treatment » interdit depuis 2012 toute tarification basée sur le sexe. En France, cette règle est strictement appliquée :
un homme et une femme présentant exactement le même profil doivent obtenir le même tarif.
Les assureurs peuvent, en revanche, combiner d’autres critères — âge, état de santé, profession — pour adapter leur prix, ce qui explique parfois des écarts indirects entre dossiers.
Le lieu d’exercice de la profession ou la nature du travail : un critère pertinent
Ce n’est pas la localisation géographique qui fait varier l’assurance emprunteur, mais la nature du métier exercé. En France, seules certaines garanties annexes ou certains contrats très spécialisés pourraient éventuellement tenir compte d’un lieu de résidence exposé à un risque particulier, mais cela ne concerne pas l’assurance emprunteur standard.
En revanche, la profession est un critère essentiel.
Les métiers exposés à un risque élevé (militaires, pilotes, marins, travailleurs en hauteur, métiers du BTP, etc.) peuvent entraîner des surprimes, des exclusions de garanties (ex. certaines formes d’invalidité), ou une orientation vers un assureur plus spécialisé.
Chaque compagnie d’assurance applique sa propre classification, ce qui peut créer des écarts importants entre les offres.
Pourquoi les assureurs peuvent proposer des prix très différents
Les variations tarifaires entre assureurs s’expliquent par des politiques de souscription différentes, des statistiques internes propres à chaque compagnie, des stratégies commerciales ciblées (ex. certains assureurs sont plus compétitifs pour les jeunes, d’autres pour les métiers à risque), et des interprétations diverses des questionnaires de santé.
C’est pour cette raison que les écarts peuvent être importants, même pour deux emprunteurs présentant des profils quasi identiques.
L’impact des caractéristiques du prêt sur le prix de l’assurance
Le coût de l’assurance emprunteur dépend aussi des paramètres du prêt lui-même. Le montant choisi, la durée, la nature du bien financé ou encore la présence de co-emprunteurs influencent la tarification. Deux personnes au profil similaire peuvent donc obtenir des offres différentes simplement parce que leur projet immobilier n’a pas les mêmes caractéristiques.
Montant emprunté et durée : deux variables déterminantes
Plus le montant emprunté est élevé, plus le coût total de l’assurance augmente, car la couverture porte sur le capital à garantir. En revanche, il n’existe pas de règle générale garantissant des « économies d’échelle » pour les gros montants : chaque assureur applique sa propre logique commerciale.
La durée du prêt a aussi un effet important. Un crédit long augmente la période pendant laquelle l’assureur doit couvrir un risque potentiel. Les tarifs sont donc souvent plus élevés que pour un prêt court.
Le rôle de la quotité lorsque l’on emprunte à deux
En cas de co-emprunt, la répartition des quotités (50/50, 70/30, 100/100…) peut modifier le coût final. Une couverture à 100 % sur chaque emprunteur assure une protection maximale, mais elle augmente la prime totale. Une répartition plus équilibrée peut réduire le coût, en offrant également une couverture adaptée à la situation du ménage.
Les assureurs peuvent également proposer des conditions avantageuses lorsqu’ils couvrent un couple dans un même contrat, mais cela dépend entièrement de la politique de chaque organisme.
Les garanties choisies influencent fortement le prix
L’assurance emprunteur comprend au minimum les garanties décès et perte totale et irréversible d’autonomie. L’ajout de garanties couvrant l’invalidité, l’incapacité de travail ou certaines formes d’arrêt maladie fait augmenter la prime. Le tarif varie selon le niveau de protection choisi et selon la politique de souscription de chaque assureur.
Pour certains salariés, les régimes de prévoyance collectifs couvrent déjà une partie des risques d’incapacité. Vérifier ces garanties peut éviter de payer deux fois pour une protection identique.
Les lois qui permettent de choisir librement son assurance emprunteur
Depuis 2010, la loi Lagarde a ouvert le marché de l’assurance emprunteur en permettant aux emprunteurs de choisir un contrat différent de celui proposé par leur banque. Cette liberté, appelée « délégation d’assurance », est possible à condition que le contrat externe a des garanties équivalentes à celles du contrat groupe de la banque. L’équivalence des garanties s’appuie toujours sur la liste de 18 critères définis par le CCSF. Chaque banque peut en retenir jusqu’à 11 maximum pour établir ses exigences, ce qui encadre la comparaison et évite les refus abusifs.
La loi Lemoine depuis 2022
La loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, a encore renforcé les droits des emprunteurs. Elle permet désormais de résilier son assurance à tout moment, sans frais et sans attendre une date anniversaire. Cette possibilité reste valable en 2025 et constitue l’un des leviers les plus efficaces pour faire jouer la concurrence et réduire le coût total du prêt.
Un marché plus ouvert… et plus dynamique
Ces réformes ont rendu les tarifs plus transparents et ont encouragé la concurrence entre assureurs. Elles obligent aussi les banques et les compagnies d’assurance à revoir régulièrement leurs prix et leurs offres, car un emprunteur peut changer d’assurance dès qu’il trouve une solution plus avantageuse.
Cette souplesse explique en partie les écarts importants entre les contrats : chaque organisme ajuste ses tarifs en fonction de sa stratégie et du risque que ses clients puissent résilier à tout moment.