Un employé sur cinq souffre quotidiennement de stress sur son lieu de travail. Ces personnes encourent un risque accru de développer un diabète de type 2. Ces affirmations ont été révélées par une récente étude allemande.

Maladie cardio-vasculaire, obésité, diminution de la fertilité, dépression, les conséquences d’une situation de stress prolongé sont nombreuses et notre santé en pâtit forcément. Le stress peut avoir plusieurs origines mais le travail en est souvent la cause. Délai à ne pas dépasser, sentiment d’insécurité, responsabilités lourdes et décisions difficiles à prendre sont autant de situations qui peuvent générer un stress et parfois réellement nuire à la vie quotidienne. Des chercheurs ont voulu savoir si celui-ci pouvait être un facteur de risque de diabète de type 2.

Des études sur le stress et le risque de diabète

Pendant 13 ans, des chercheurs ont suivi 5 337 employés non diabétiques âgés de 29 à 66 ans. Ces salariés ont répondu à plusieurs questions concernant leurs conditions de travail et leur niveau de stress lorsqu’ils sont au bureau. Et au cours de ces 13 années, 1 employé sur 5 a déclaré être régulièrement stressé au travail et 300 d’entre eux ont développé un diabète de type 2. Ces personnes ont, en effet, déclaré être fréquemment soumises à une situation de stress lorsqu’elles sont sur leur lieu de travail.

Le résultat est sans appel : le stress au travail augmente donc le risque de développer un diabète de type 2 de 45%. Ces données sont indépendantes des autres facteurs de risque liés au diabète de type 2 tels que l’obésité, l’âge ou le sexe.

En mars 2013, ces résultats ont été confirmés par une seconde étude menée par une équipe suédoise relevant le même pourcentage de risques de développer un diabète de type 2 chez les personnes stressées au travail.

Un mélange de génétique et de mode de vie

Le diabète de type 2 représente 90 % des cas de diabète en France. Si l’inactivité physique et une mauvaise alimentation sont déterminantes dans les causes de la maladie, celle-ci est également liée à la qualité du mode de vie. Le stress entre donc également en ligne de compte.

Les conditions psychologiques et physiques des employés sur leur lieu de travail pourraient donc constituer un important critère dans la prévention et le diagnostic du diabète de type 2.

Est-ce un phénomène de genre ?

L’environnement de travail a des impacts sur la santé mais nous nous intéressons à présent à un phénomène particulier : le diabète des femmes.

Des chercheurs ont examiné les liens entre l’environnement psychosocial de travail et l’incidence du diabète.
L’étude a été menée pendant 9 ans et a porté sur l’analyse de 7 443 hommes et femmes, âgés de 35 à 60 ans.

Et les résultats sont étonnants : 19% des cas de diabète chez les femmes ont été associés au stress contrairement aux hommes, qui s’avèrent réagir de manière différente face au stress.

La cause hormonale serait l’une des raisons qui expliquerait pourquoi le stress au travail impliquerait essentiellement des femmes. En effet, contrairement aux hommes, les femmes mangeraient plus de sucres et de matières grasses en cas de stress, a expliqué à l’AFP un des auteurs de l’étude.

Les effets des hormones sur le diabète

L’adrénaline et le cortisol sont des hormones qui ont une incidence sur le métabolisme des sucres et des graisses et donc sur le risque d’obésité et de diabète de type 2. L’adrénaline sécrétée en cas de stress provoque un rétrécissement des vaisseaux sanguins et une augmentation de la tension artérielle. Lors de la sécrétion, les hormones d’adrénaline libèrent le sucre des cellules et la glycémie augmente afin que l’organisme puisse avoir plus d’énergie à sa disposition.
Même si sous l’influence du stress, le cerveau et les muscles brûlent plus de sucre, un stress prolongé peut déclencher l’apparition du diabète.

Quant au cortisol, celui-ci peut agir sur le métabolisme des sucres. Il augmente, en effet, la production des sucres par le foie et favorise l’hyperglycémie voire l’hyperinsulinisme et donc le diabète.

Pourquoi le stress déclenche-t-il l’envie de sucré ?

Pourquoi certaines personnes se jettent-elles sur les barres chocolatées ou autres confiseries sucrées dès qu’elles en voient ? Des chercheurs américains estiment que ce sont les situations stressantes qui augmenteraient nos envies sucrées.

Ils expliquent que les hormones glucocorticoïdes (GC) s’activent lorsqu’une personne est en situation de stress. Puis elles agiraient directement sur les cellules des récepteurs de goût, présentes sur la langue. Ainsi, grâce à ce mécanisme, elles ont une incidence sur la réponse des cellules au sucre.