Maîtriser ses coûts énergétiques nécessite une certaine adéquation entre le contrat d’énergie et l’activité réelle de l’entreprise. Les variations tarifaires récentes ont mis en évidence l’importance de connaître les besoins énergétiques propres à chaque secteur d’activité. En effet, une estimation inadéquate peut générer des surcoûts conséquents. Pour mieux gérer les coûts et anticiper les évolutions réglementaires et technologiques, il peut être utile de faire appel à un fournisseur d’énergie pour les professionnels.

Les profils de consommation énergétique par secteur d’activité

Chaque secteur d’activité possède des caractéristiques distinctes qui influencent le type de contrat qui convient à l’entreprise. Les profils de consommation peuvent être différents selon les horaires d’activité, la saison, l’intensité énergétique des processus et les équipements utilisés. Il peut être préférable, dans certains cas, de se tourner vert une offre d’électricité verte.

L’industrie manufacturière

L’industrie manufacturière implique des consommations élevées et relativement constantes, avec des pics de demande qui correspondent aux cycles de production. Les entreprises de ce secteur consomment près de la moitié de leur énergie pendant les heures pleines, ce qui nécessite d’être attentif aux tarifs proposés. Les courbes de charge typiques montrent des consommations de base élevées avec des pointes ponctuelles pouvant atteindre 150% de la consommation moyenne. La gestion des arrêts de production planifiés permet aux entreprises manufacturières de réduire leurs coûts en adaptant leurs cycles de production aux périodes tarifaires favorables.

Les services tertiaires et les bureaux

Le secteur tertiaire a un profil de consommation marqué par une forte saisonnalité et des variations importantes entre les périodes d’activité et d’inactivité. Les consommations se concentrent principalement sur l’éclairage, la climatisation et les équipements informatiques. Les options tarifaires heures pleines/heures creuses sont très avantageuses pour ce secteur. L’installation de systèmes de gestion technique du bâtiment permet de gérer automatiquement les consommations selon les tarifs en vigueur.

Les centres de données et d’hébergement web

Les centres de données sont un cas particulier avec des consommations très élevées et constantes, car ils fonctionnent 24h/24 et 365 jours par an. Leur profil de consommation possède une base de charge importante avec peu de variations, une grande contrainte pour gérer la tarification. Les contrats pour ce type de structure doivent comprendre des clauses concernant la continuité de service et les pénalités en cas de coupure.

Les commerces de grande distribution et les supermarchés

La grande distribution nécessite éclairage, réfrigération, climatisation et systèmes de sécurité. Les consommations varient selon les horaires d’ouverture, avec des pics dus aux équipements de froid alimentaire qui fonctionnent en continu. Pour gérer la gestion différenciée des zones, les commerces doivent tenir compte de leur fréquentation et utiliser des équipements à haute efficacité énergétique.

L’audit énergétique et le diagnostic de performance énergétique

L’audit énergétique est l’outil de référence pour évaluer l’adéquation entre le contrat d’énergie et les besoins réels de l’entreprise. Cela permet d’identifier les écarts entre la consommation théorique et réelle, les économies générées et les inadéquations contractuelles. L’audit implique une analyse temporelle sur au moins 24 mois pour enregistrer les variations saisonnières et cycliques. Le processus d’audit comprend plusieurs phases :

  • La collecte et analyse des données de consommation

  • L’inventaire des équipements consommateurs

  • Les mesures in situ

  • La comparaison avec des références sectorielles

  • L’élaboration de recommandations hiérarchisées.

L’utilisation d’outils de mesure connectés assure un suivi en temps réel et l’identification des dérives de consommation. Notez que les indicateurs de performance énergétique doivent être adaptés au secteur d’activité. Ces indicateurs facilitent l’identification des potentiels d’amélioration et le suivi des performances dans le temps.

L’audit énergétique révèle fréquemment des inadéquations contractuelles conséquentes, notamment une mauvaise estimation de la puissance souscrite, des options tarifaires pas adaptées et une méconnaissance des grilles tarifaires. Il doit s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue avec des contrôles réguliers et des ajustements contractuels périodiques.

La négociation contractuelle et les clauses propres aux entreprises

La souscription d’un contrat d’énergie (électricité ou gaz naturel) pour une entreprise implique l’identification des besoins propres à l’activité professionnelle, et de ne pas négliger les clauses contractuelles. Ces dernières peuvent en effet influencer la flexibilité, les coûts et la sécurité énergétique de l’entreprise sur le long terme.

Contrairement aux contrats destinés aux particuliers, les contrats d’énergie pour les entreprises bénéficient souvent d’une marge de négociation plus large. Les fournisseurs sont généralement ouverts à des discussions sur les tarifs, les modalités de paiement ou encore les services associés, en fonction du volume de consommation et de la stabilité financière de l’entreprise. Une bonne négociation peut aboutir à des conditions plus avantageuses, telles que des remises sur le prix du kWh, des plages horaires de consommation personnalisées ou des engagements de durée adaptés.

Certaines clauses peuvent toutefois avoir un impact direct sur la gestion énergétique de l’entreprise. La clause de révision de prix, par exemple, détermine dans quelles conditions et à quelle fréquence le fournisseur peut ajuster les tarifs. Une clause trop flexible peut exposer l’entreprise à des hausses imprévues, alors qu’une clause trop rigide peut limiter les opportunités de réduction des coûts en cas de baisse du marché.

Un contrat trop court peut également entraîner une instabilité des tarifs et une renégociation fréquente, mais un contrat trop long peut empêcher l’entreprise de bénéficier de meilleures offres du marché. Il faut donc trouver un juste équilibre en fonction de la stratégie énergétique et des prévisions de consommation. Enfin, les clauses relatives aux pénalités en cas de résiliation anticipée ou de dépassement de consommation doivent être étudiées avec soin. Certaines entreprises, notamment celles dont l’activité est saisonnière ou soumise à des variations importantes, peuvent être pénalisées par des contrats ne prévoyant pas de souplesse en matière d’ajustement des volumes.